C’est en cette rentrée 2019 que les nouveaux programmes de français sont mis en œuvre dans les classes de Première et de Seconde. Les anciens programmes inscrivaient l’objet d’étude au Bulletin officiel en précisant uniquement un genre littéraire et un bornage temporel. Le Bulletin officiel du 4 avril 2019 consacré aux classes de Première générale et technologique y ajoute un programme d’œuvres et un parcours associé. Surprise et craintes furent alors au rendez-vous des réactions. Comment faire passer les œuvres au programme ? Comment justifier auprès des parents, voire des élèves, des sorties culturelles dont les professeurs de lettres sont souvent moteurs et qui peuvent être éloignées de prime abord d’un programme aussi restrictif et précis ?

Il m’a paru intéressant de travailler à partir du parcours « La comédie du valet » associé à la pièce de théâtre de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, pour tenter de répondre à ces questions et proposer quelques mises en œuvre possibles. C’est d’ailleurs souvent en ce début d’année scolaire que peuvent être déposés les projets de sortie qui seront, en plus de proposer une ouverture culturelle aux élèves, un moyen de vivifier ou lancer l’étude de l’œuvre au programme.

La Palme d’or du 72e Festival de Cannes attribuée le 25 mai 2019 au film Parasite du Sud-Coréen Bong Joon-ho et l’exploitation prolongée jusqu’à aujourd’hui de ce film dans quelques salles de cinéma me fournissent l’occasion de procéder à un tel exercice.

Comment faire dialoguer la pièce de théâtre de Beaumarchais et le film de Bong Joon-ho ? Quelle rencontre peut-on organiser entre deux œuvres éloignées à la fois d’un point de vue temporel et d’un point de vue générique ? Que nous dit la figure du valet dans son évolution temporelle d’une part et dans sa reprise par le réalisateur sud-coréen d’autre part ? Comment s’employer à créer des passerelles interprétatives entre Le Mariage de Figaro et Parasite ?

Pour ce faire, je vais tout d’abord évoquer sans être exhaustive, car là n’est pas mon propos aujourd’hui, la figure du valet, son usage dans l’Antiquité, puis chez Molière et enfin chez Beaumarchais. Cette partie permettra de réaliser une cartographie très et trop rapide de cette figure, de brosser, qu’on me permette ce jeu de mots, le portrait de l’emploi traditionnel au théâtre.

Viendra ensuite le moment de s’intéresser au film de Bong Joon-ho, des liens avec la comédie du valet et de l’utilisation que l’on peut en faire en classe.

Le valet ou la tête de l’emploi

On le sait, c’est une évidence, la figure du valet est assujettie à la figure du maître. L’union du couple maître/valet repose sur un rapport de force, même si l’histoire sémantique de ces deux termes n’y renvoie pas forcément. En effet, le mot « maître », dérivé du latin magistrum, désignait le maître par opposition au disciple, au professeur ou au médecin. Bref, il était le détenteur d’un savoir particulier qui lui conférait alors une certaine supériorité. Le sens actuel du mot « valet » a évidemment une signification liée à la domesticité. Cependant, le valet ou « vaslet » médiéval était un jeune homme, un apprenti. Sa servilité, héritée de l’étymon latin vassellitum, diminutif de vassum renvoyait aux fonctions de serviteur ou de page. Ainsi, la richesse de l’évolution sémantique de ces deux mots ne fait que présager de la richesse de la figure de ce personnage théâtral et surtout de Figaro qu’on considère traditionnellement comme l’héritier d’une tradition théâtrale riche, celle du valet de comédie.

Pendant longtemps, le valet de comédie a été une fonction, un type de personnage, un faire-valoir pour son maître. Comme l’indique P. Pavis dans son Dictionnaire du théâtre (1996) :

« Le valet est un personnage très fréquent de la comédie depuis l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle. Défini d’entrée par son statut social et sa dépendance d’un maître, le valet incarne les relations sociales d’une époque spécifique dont il devient très vite le baromètre et la figure de proue ; s’il est socialement inférieur au maître, son rôle dramaturgique est d’ordinaire capital. »

Figure vive et riche du théâtre français (mais aussi européen), l’emploi de valet trouve son origine dans la comédie antique et perdure jusqu’à la Révolution française, époque qui marque un changement profond dans l’organisation sociale, celle-ci ne reposant plus vraiment sur une répartition entre la classe des maîtres et celle des valets.

Dans l’Antiquité romaine, les Saturnales sont des fêtes liées aux semailles. C’est au cours de celles-ci qu’on autorise officiellement l’inversion des rôles maîtres/esclaves, inversion mise en œuvre des siècles plus tard en 1725 par Marivaux, dans L’Île des esclaves. Ces fêtes se veulent alors une parenthèse dans l’ordre social, un moment durant lequel la société joue avec les codes des relations sociales pour ensuite mieux les retrouver. Car le valet de la comédie antique est, à l’origine, esclave. Il est le servus currens (littéralement l’« esclave courant »), dénomination qui rappelle d’une part ses déplacements, ses jeux comiques, et d’autre part le rythme vif et alerte qu’il procure à la pièce. Ainsi, dès ses origines, le valet de comédie est placé sous le signe de la mobilité et du mouvement. Il est celui qui franchit les lignes, transgresse les interdits par sa ruse et son efficacité. Il sait alors mettre en œuvre des stratagèmes ou plutôt jouer un tour si bien qu’il devient le moteur dramatique de la pièce et le support d’une signification sociale. L’emploi de valet de comédie ou de premier comique est donc le rôle principal de la comédie et ce, malgré son infériorité sociale. À défaut d’être le maître tout court, il est le maître du jeu et de la parole, véritable avatar du théâtre.

Au XVIIe siècle, le valet de comédie, sous la plume de Molière, garde quelques traces de l’esclave de la comédie antique. Il est le personnage rusé et stratège qui joue un rôle et se met au service de son maître. Le personnage de Scapin rappelle ces traits de caractère et les qualités propres au valet de comédie comme il se plaît à le dire dans la réplique suivante :

« J’ai sans doute reçu du Ciel un génie assez beau pour toutes les fabriques de ces gentillesses d’Esprit, de ces galanteries ingénieuses à qui le vulgaire ignorant donne le nom de Fourberies ; et je puis dire sans vanité qu’on n’a guère vu d’Homme qui fût plus habile ouvrier des ressorts et d’intrigues ; qui ait acquis plus de gloire que moi dans ce noble métier. »

Il devient dès lors l’homme de théâtre, le joueur, le farceur qui fait notamment répéter à Octave, tel un metteur en scène, l’entretien futur qu’il aura avec son père (« Essayons un peu pour vous accoutumer. Répétons un peu votre rôle »). Souvent au service des jeunes premiers, il met ses dons au service de ceux qui l’engagent mais s’inscrit le plus souvent contre une plus haute autorité, celle des parents. C’est en effet le maître qui désire et ce désir n’est qu’une manifestation ou une extériorisation de la force et de l’autorité qu’il a sur son valet. Le couple maître/valet est ainsi fait de suprématie et de dépendance. Un article du journaliste du Monde Olivier Razemon, publié sur son blog L’interconnexion n’est plus assurée et intitulé « Chauffeur de VTC, livreur de repas, les domestiques contemporains », rappelle combien la dialectique maître/valet amène une réflexion sur le pouvoir et la domination et permet entre autres, par le biais de l’actualisation de la figure du domestique, de réfléchir aux dimensions sociales et historiques que porte cette figure.

Mais passons au personnage de Figaro auquel Beaumarchais donne naissance le 23 février 1775 à la Comédie-Française dans la pièce Le Barbier de Séville. Il incarne un des plus parfaits emplois de valet et apparaît comme un héritier de cette longue tradition. Rappelons que sous l’Ancien Régime, les rôles sont conçus par rapport à des emplois, c’est-à-dire par rapport à des types de personnages selon le genre théâtral auquel ils appartiennent. Ces personnages ont des caractéristiques sociales et psychologiques qui déterminent l’action ou le rôle qu’ils peuvent jouer. Les emplois au théâtre se classent généralement selon le rang social, le costume, le caractère et la fonction dans la pièce. Pougin propose à ce sujet une définition précise :

« On appelle emploi toute une catégorie de rôles se rattachant à un genre spécial, et exigeant, au point de vue de la voix, du physique, du jeu scénique, certaines aptitudes, certaines facultés qui sont le propre de tel ou tel individu et qui le rendent particulièrement apte à remplir cet emploi. » (Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre, 1885).

Ces rôles perdureront d’ailleurs jusqu’au XIXe siècle. On comprend dès lors le scandale provoqué par la pièce de Victor Hugo qui écrit et fait représenter Hernani, dont l’action repose sur le bouleversement de ces figures théâtrales.

Toujours dans son Dictionnaire historique et pittoresque du théâtre (1885), A. Pougin propose ce développement pour l’entrée « Livrée (grande, petite) » : « Les rôles qui composaient la livrée, ou la casaque car on leur donnait aussi ce nom, étaient matériellement représentés par la casaque rouge, symbole de l’emploi » et précise au sujet du personnage de Beaumarchais : « Figaro qui, malgré son costume traditionnel et spécial, était considéré par les comédiens comme faisant partie de la grande livrée. Dans le répertoire classique, la grande livrée formait le fond et la partie la plus importante de l’emploi des premiers comiques. Cet emploi aussi brillant que difficile était le but de toutes les ambitions pour les artistes bien doués sous ce rapport. » Il semble donc, à lire A. Pougin, que l’emploi du valet est aussi une affaire d’ordre, de place et de rang dans le théâtre, et ce, au-delà du seul lien qu’il entretient avec son maître.

Dans Le Mariage (1784), Suzanne dresse le portrait de Figaro dans une réplique qui définit le valet de comédie : « De l’intrigue et de l’argent, te voilà dans ta sphère. » Ici, la jeune femme remplace les mots usuels de « ruse » ou « fourberie » par celui d’« intrigue ». Cela dit, il n’existe pas de scène équivalente pour Figaro à la scène du sac dans Les Fourberies de Scapin. Les personnages du Mariage ne se réduisent pas totalement à des emplois. Ils continuent à en porter cependant quelques traces. Celles-ci sont pourtant bien plus marquées et bien plus reconnaissables dans Le Barbier de Séville. Rosine y apparaît comme une jeune première. Figaro, lui, a un rôle bien différent de celui du Mariage. Il est une aide précieuse puisqu’il empêche Bartholo de se marier avec Rosine, qui, finalement sera la promise d’Almaviva. Il invente un stratagème, distribue les rôles, fait son jeu théâtral, en somme sa comédie de valet, comme le suggère d’ailleurs cette réplique adressée à Almaviva : « Présentez-vous chez le docteur en habit de cavalier, avec un billet de logement […] et moi, je me charge du reste. » Dans Le Mariage, Figaro ne sert plus vraiment son maître : c’est lui-même qu’il sert. Il s’insurge contre les désirs du Comte qui sont à la fois des désirs sexuels (le droit de cuissage) et une manifestation de son statut social. Figaro devient alors une figure du désordre, du bouleversement et des revendications sociales comme en témoigne son célèbre monologue à la scène 3 de l’acte V. Il bouleverse aussi la figure traditionnelle du valet de comédie en ce sens qu’il est le protagoniste de sa propre comédie, de cette « folle journée » et de ses amours empêchées. Comment se faire une place lorsqu’on est encore valet ? Ainsi, le travail mené par Beaumarchais sur les différents lieux de la pièce rappelle que le personnage au théâtre n’est qu’un corps qui se définit par sa relation à l’espace. C’est ce que souligne Anne Ubersfeld dans L’Espace théâtral (1979) : « Le théâtre peut être défini comme un espace déterminé où évoluent des corps. » À cela, on peut y ajouter le travail sur la voix qui d’ailleurs, par les différentes intentions provoquées par les situations variées de la pièce, amènent des tonalités différentes.

Parasite / Figaro : le mariage de deux œuvres

Les différentes tonalités qu’on retrouve dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais sont aussi à l’œuvre dans le film Parasite, tout comme le travail sur les espaces, les personnages et les figures de serviteurs que la famille Ki-taek endosse, digne héritière des emplois au théâtre.

Alors, comment faire dialoguer ces deux œuvres ?

Le succès du film de Bong Joon-ho réside dans le fait qu’il associe à la fois tous les ingrédients de la comédie populaire, des retournements de situation et des personnages attachants. Tous ces éléments confèrent au film un rythme comparable à la pièce de Beaumarchais dont le titre complet est, rappelons-le : Le mariage de Figaro ou la folle journée. À cela, s’ajoutent une réflexion satirique sur le pouvoir et une critique sociale, certes ancrée dans le XXIe siècle et la Corée du Sud, mais transférable à d’autres espaces-temps. On pourra également évoquer, sans la dévoiler ici, la fin du film. Que dit-elle sur l’ordre social ? Que produit le mélange des genres et des registres ?

Alors, comment exploiter Parasite ?

Parasite peut être un formidable levier d’interprétation.

Il est en effet possible de partir du film pour entrer dans l’interprétation de la pièce de Beaumarchais. On peut à ce sujet interroger la classe sur le titre du film. Pourquoi le singulier et non le pluriel ? Comment interpréter l’affiche qui présente tous les personnages les yeux bandés ? Quels signes présents sur l’affiche rappellent les thèmes du film ? Quelles tonalités sont présentes sur cette affiche ? Comment celles-ci sont-elles suggérées ? Enfin, on pourra demander si le substantif « Parasite » peut être appliqué à la pièce de Beaumarchais. Quel(s) personnage(s) de la pièce les élèves peuvent-ils juger ainsi ? On invite alors les élèves à investir émotionnellement la pièce par ce terme évaluatif et marqueur de subjectivité.

Dans le cadre d’un travail en lien avec la pièce de Beaumarchais, on peut aussi demander à chaque élève de modifier son titre et de choisir à l’image du réalisateur sud-coréen un seul mot qu’il s’agira de motiver et d’expliquer par la lecture et l’interprétation qui en a été faite. Il paraît évident que les propositions seront multiples, mais elles seront gages d’échanges fructueux, de discussions au cours desquelles chaque élève se nourrira de la parole et des réflexions de ses camarades.

Parasite peut être un support pertinent pour transférer les connaissances et postures analytiques étudiées au cours du Mariage.

On l’a déjà indiqué, le film reprend de nombreux éléments qui peuvent être étudiés dans le cadre du parcours : la comédie du valet. C’est par le théâtre et donc par le jeu que les personnages issus d’un milieu défavorisé sont capables de s’élever socialement, de quitter l’entresol de leur habitat pour investir la demeure bourgeoise de la famille Park. On voit d’ailleurs le jeune Ki-woo faire répéter à son père son texte afin qu’il endosse au mieux son futur rôle de chauffeur. Les gags, le procédé du témoin caché, le comique de caractère sont autant de manifestations du comique dans le film. Il serait d’ailleurs intéressant de se demander quelles sont les cibles du rire. Le transfert et la reprise de ces éléments pourront permettre d’effectuer un travail autour de la mémorisation en réactivant notamment l’œuvre au programme.

Il pourrait alors être intéressant d’interroger les élèves sur les points suivants ou leur demander de trouver seuls ou en groupe des questionnements et des pistes d’analyse en lien avec le texte de Beaumarchais. Ce travail peut aussi être effectué en amont du visionnage du film. On peut penser aux points suivants, transférables pour la majorité d’entre eux au Mariage de Figaro :

  • Parasite est-ce la comédie du valet ?
  • Le comique dans le film.
  • Les espaces et les lieux. La (les) place(s) des personnages.
  • La famille Ki-taek est-elle digne héritière du valet de comédie ?
  • Quelles sont les figures et les références du pouvoir dans le film ?
  • Le théâtre dans le film.
  • Critiques et satire.
  • Cruauté et comique.
  • Pour quoi/Pour qui les valets sont-ils les serviteurs ?
  • Le langage, les corps, les postures.
  • Quelles musiques du film pourriez-vous reprendre et appliquer à une scène de la pièce de Beaumarchais ?
  • Le valet est-il vecteur de désordre ?
  • Quelles sont les différentes tonalités du film ? Les différents genres cinématographiques ?

Parasite peut être vecteur d’activités créatrices capables d’impliquer les élèves dans la lecture du Mariage de Figaro ou dans son appropriation.

On pourra proposer aux élèves différentes activités, telles que :

  • Réaliser une affiche de la pièce de Beaumarchais. Être capable de l’expliquer.
  • Proposer une bande-son associée à des extraits de la pièce qui semblent pertinents ou une bande-annonce.
  • Réécrire un passage de la pièce de Beaumarchais en reprenant le genre cinématographique repéré dans le film.
  • Réaliser un livret de mise en scène.
  • Réaliser une interview fictive (orale ou écrite) entre Figaro et Ki-woo, le fils qui prend le masque du professeur particulier d’anglais. Ainsi, cet écrit d’appropriation invitera les élèves à interpréter et confronter le final du film et le dénouement de la pièce.
  • On pourra également inviter les élèves à réfléchir aux évolutions de la figure du valet dans le monde moderne. L’article d’Olivier Razemon peut être une belle entrée en matière et peut même amener à une analyse lexicologique du mot « service » et de ses évolutions.

Rapprocher Le Mariage de Figaro et Parasite permet, comme l’énonce Jean-Gabriel Carasso dans Nos enfants ont-ils droit à l’art et à la culture ? (2008), de réaliser trois activités : faire, éprouver et réfléchir, notamment aux rapports de classe dans des sociétés très différentes.

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2 commentaires

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  1. Bonjour, merci pour ces réflexions éclairées. En voyant Parasite j’ai aussi pensé à l’intégrer dans le parcours sur la comédie du valet. Seulement, étant un film franchement gore surtout à la fin, pensez-vous le montrer en classe de 1ère ? Merci, cordialement

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